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Pour lutter contre ce fléau, la Direction de la Protection et de la Surveillance des Pêches (DPSP) du ministère de la Pêche et de l'Economie marine, appuyée par le projet Dekkal Geej (Redonner vie à la mer) de Feed the Future Senegal, a organisé en août un atelier visant à habiliter 54 agents du gouvernement, dont une femme, à devenir observateurs des pêches afin de contribuer à la lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN).

Dekkal Geej est financé par l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) dans le cadre de l'initiative Feed the Future du gouvernement américain et mis en œuvre par Winrock International.

La formation de 5 jours a été animée par un panel d'experts de la DPSP, du Centre de Recherche Océanographique de Dakar Thiaroye (CRODT), du Département Suivi, Contrôle et Surveillance de la Commission Sous-Régionale des Pêches de l'Afrique de l'Ouest (CSRP) et des chercheurs de l'Institut de Recherche Agricole du Sénégal (ISRA).

Cet événement, le premier du genre, a permis de renouveler le corps vieillissant d'observateurs et qui est actuellement en sous-effectif. L'atelier a également été l'occasion d'initier des techniciens supérieurs et des ingénieurs halieutiques dans le domaine du suivi, contrôle et surveillance (SCS) des pêcheries et de la collecte de données pour la recherche scientifique.

Les participants ont été formés sur le cadre juridique et institutionnel international, sous-régional et national, les différentes pêcheries, l'estimation des captures, les outils de navigation et de communication ainsi que l'éthique et la transparence.

Le rôle de l'observateur est d'assurer l'exploitation durable des stocks de poissons. L'essentiel de son travail consiste à identifier et à mesurer toutes les captures amenées à bord et à noter les caractéristiques des engins de pêche, telles que la composition et le maillage des filets utilisés par les navires de pêche.

Les données recueillies permettent de compléter et de consolider les informations fournies directement par les propriétaires des navires, de déterminer la conformité et donc de mieux caractériser l'activité de pêche. En outre, toutes ces enquêtes peuvent contribuer à l'évaluation des stocks et aux études scientifiques sur la biologie des espèces.

Grâce à l'atelier, le Sénégal a désormais sa première femme observatrice des pêches - Cor Guène DIEYE. Mme Dieye est le chef de la station de contrôle des pêches de Guete Ndar à Saint Louis. Ouverte sur la mer, la région de Saint Louis comprend une importante communauté de pêcheurs et est connue pour ses importants stocks de poissons, en particulier les espèces pélagiques, telles que la sardinelle, l'ethmalose et le mulet, entre autres. Le nombre de pêcheurs de Saint-Louis pris en compte par le Service régional des pêches maritimes en 2011 est d'environ 8 000. Et le nombre de femmes recensées la même année dans le secteur de la transformation du poisson est d'environ 1 200.

En soutenant la formation des observateurs, Dekkal Geej contribue, d'une part, à améliorer le système et la capacité de lutte contre la pêche INN et, d'autre part, à renforcer la capacité de décision grâce à la disponibilité de données pouvant éclairer sur l'état des stocks et la biologie des espèces. Cela contribue à la gestion durable des ressources de pêche et à la réduction des énormes pertes économiques et de la dégradation de la biodiversité afin de répondre à certains résultats attendus du projet : 1) la capacité de prise de décision adaptative et fondée sur des données probantes est renforcée ; et 2) la capacité institutionnelle de cogestion décentralisée de la pêche à tous les niveaux de gouvernance est renforcée.

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Le directeur duDirection de la Protection et de la Surveillance des Pêches (DPSP), Mamadou NDIAYE, remet un certificat à Mme Cor Guéne DIEYE, première femme observatrice au Sénégal
Feed the Future Dekkal Geej