Langue

<p>Kindo&nbsp;A&iuml;ssata, Conseill&egrave;re en Alphab&eacute;tisation habite le quartier Belleville d&rsquo;Anyama depuis plus de 15 ans. &nbsp;Cette m&egrave;re de famille de 42 ans, &agrave; l&rsquo;image de tout le quartier Belleville fort d&rsquo;environ 13000 habitants, &nbsp;a d&ucirc; faire face &agrave; la p&eacute;nurie d&rsquo;eau pendant toutes ces ann&eacute;es.</p>

<p>En effet, La ville d&rsquo;Anyama souffre d&rsquo;adduction en eau potable. A&iuml;ssata se souvient qu&rsquo;elle et ses enfants parcouraient 30&nbsp;kilom&egrave;tres tous les deux jours pour aller chercher de l&rsquo;eau potable &agrave; la fontaine situ&eacute;e hors du p&eacute;rim&egrave;tre de la ville.</p>

<p>En cons&eacute;quences, ses enfants &eacute;taient constamment fatigu&eacute;s et malade comme tous les enfants du quartier. Par ailleurs r&eacute;sultats scolaires n&rsquo;&eacute;taient pas bon, puisque les jours o&ugrave; ils allaient chercher de l&rsquo;eau ils ne pouvaient aller &agrave; l&rsquo;&eacute;cole.</p>

<p>Apr&egrave;s la crise post-&eacute;lectorale de 2011, A&iuml;ssata et ses enfants ne pouvaient plus se rendre &agrave; la fontaine pour des s&eacute;curitaires. Finalement, c&rsquo;est &agrave; un marigot peu salubre que tous les habitants de Belleville ont d&ucirc;&nbsp;chercher de l&rsquo;eau pour leurs besoins. La distance est moindre mais tr&egrave;s t&ocirc;t les probl&egrave;mes de sant&eacute; apparaissent.</p>

<p>Mes enfants et moi-m&ecirc;me avions des t&acirc;ches noirs et des boutons qui nous apparaissaient sur le corps, raconte A&iuml;ssata. Nous souffrions d&rsquo;indigestion r&eacute;guli&egrave;rement. Je me souviens que deux campagnes de lutte contre la bilharziose ont &eacute;t&eacute; organis&eacute;es dans mon quartier et ses p&eacute;riph&eacute;ries. A cette &eacute;poque pratiquement, un enfant sur deux souffrait de ce mal puisque nous nous approvisionnions tous &agrave; la m&ecirc;me source. L&rsquo;eau de pluie &eacute;tait pour nous une b&eacute;n&eacute;diction, t&eacute;moigne-t-elle.</p>

<p>Au cours&nbsp;d&#39;un s&eacute;minaire de renforcement sur les r&ocirc;les et responsabilit&eacute;s des &eacute;lus locaux organis&eacute;s en janvier 2016 et financ&eacute; par USAID, &nbsp;A&iuml;ssata et son association de femme a mis en place la strat&eacute;gie suivante.&nbsp;Un mercredi matin de f&eacute;vrier 2016, les femmes de sa communaut&eacute; et elle-m&ecirc;me sont all&eacute;es&nbsp;voir le responsable local de la soci&eacute;t&eacute; de distribution d&rsquo;eau avec un &eacute;chantillon d&#39;eau qu&#39;elles venaient de puiser. Elles lui ont expliqu&eacute;&nbsp;comment cette eau impactait directement&nbsp;leurs familles. Apr&egrave;s que chacune eut donn&eacute; son t&eacute;moignage et devant&nbsp;tant d&rsquo;&eacute;motions, ce dernier a pris l&rsquo;engagement d&rsquo;approvisionner le quartier Belleville d&rsquo;Anyama en eau potable.&nbsp;</p>

<p>Une semaine plus tard,&nbsp;les services de l&rsquo;Office nationale de l&rsquo;eau potable (ONEP) ,Une entreprise gouvernementale de distribution d&#39;eau, a commenc&eacute; &agrave; approvisionner l&#39;ensemble du district de Belleville en eau potable gr&acirc;ce &agrave; des livraisons quotidiennes de camions &agrave; eau, &agrave; remplir des r&eacute;servoirs d&#39;eau pour les membres du quartier. Depuis l&rsquo;&eacute;pid&eacute;mie de bilharziose &agrave; cesser.</p>

<p>Aujourd&#39;hui la communaut&eacute; de Belleville&nbsp;peut songer &agrave; de nouveaux projets de d&eacute;veloppement. Pour A&iuml;ssata, un tiers du budget des m&eacute;nages qui &eacute;tait utilis&eacute; pr&eacute;c&eacute;demment pour faire face aux probl&egrave;mes de sant&eacute; en raison de la mauvaise qualit&eacute; de l&#39;eau est maintenant &eacute;pargn&eacute;. N&eacute;anmoins, l&#39;approvisionnement en eau potable demeure un probl&egrave;me majeur pour d&#39;autres districts d&#39;Anyama et plusieurs zones rurales ou urbaines du pays. Actuellement, seuls trois districts d&#39;Anyama (Palmeraie, Ch&acirc;teau et Belleville) ont un acc&egrave;s r&eacute;gulier &agrave; l&#39;eau potable. Les douze districts restants avec peu ou pas d&#39;acc&egrave;s en eau s&#39;appuyent sur les livraisons de r&eacute;servoirs d&#39;eau sporadiques ou se contentent de trouver leurs propres moyens de collecte d&#39;eau potable.</p>

<p><br />
Le Programme de renforcement l&eacute;gislatif en C&ocirc;te d&#39;Ivoire est un programme de cinq ans financ&eacute; par l&#39;USAID. &nbsp;Il a d&eacute;but&eacute; en d&eacute;cembre 2012 et se poursuivra jusqu&#39;en d&eacute;cembre 2017. Le programme fournit un appui technique pour renforcer les capacit&eacute;s l&eacute;gislatives au sein de l&#39;Assembl&eacute;e Nationale et un soutien sp&eacute;cial &agrave; un groupe restreint de d&eacute;put&eacute;s engag&eacute;s avec leurs circonscriptions au sein des groupes cibles &agrave; am&eacute;liorer la prestation des services pour atteindre les deux objectifs primordiaux du programme: une Assembl&eacute;e Nationale mieux apte &agrave; remplir ses fonctions l&eacute;gislatives, de repr&eacute;sentation et de surveillance; et une &nbsp;amelioration de la repr&eacute;sentation et le suivu dans plusieurs communes.</p>
,"Mes enfants et moi-même avions des tâches noirs et des boutons qui nous apparaissait sur le corps, raconte Aissata. Nous souffrions d’indigestion régulièrement. Je me souviens que deux campagnes de lutte contre la bilharziose ont été organisées dans mon quartier et ses périphéries. A cette époque pratiquement, un enfant sur deux souffrait de ce mal puisque nous nous approvisionnons tous à la même source. L’eau de pluie étaient pour nous une bénédiction."

Image
Three kids in front of the dirty river try to collect water
L’eau du marigot à Anyama a provoqué des épidémies de bilharzioses au sein des élèves
Photo by SUNY for USAID