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Le sud de Madagascar fait face à une sécheresse prolongée, aggravée par les effets du changement climatique et le phénomène El Niño depuis 2013. Les Etats-Unis sont particulièrement préoccupés par le niveau alarmant de l’insécurité alimentaire dans le sud du pays où 900.000 personnes ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence. Le gouvernement américain redouble d’effort au moment où les besoins continuent de s’accentuer pendant la saison maigre jusqu’au début de l’année prochaine.

Les Etats-Unis sont le plus grand pourvoyeur d’aide humanitaire à la réponse à la sécheresse à Madagascar. L’annonce récente d’un montant additionnel de 5 millions de dollars, au titre de l’aide humanitaire, porte le total de la contribution américaine à plus de 36 millions de dollars depuis 2014. L’USAID finance des activités de sécurité alimentaire et de santé dans le sud depuis plusieurs années et fournit une aide alimentaire et des secours d’urgence depuis 2014 en réponse à l’aggravation de la sécheresse.

Les impacts de la sécheresse se font ressentir sur toute la région d’Afrique australe. Le gouvernement américain, à travers l’USAID, a octroyé plus de 308 millions de dollars pendant l’année 2015-2016 afin d’atténuer les effets de la sécheresse et protéger les acquis du développement dans la région d’Afrique australe.

Cette fiche documentaire identifie les efforts d’aide américaine en faveur du sud malagasy et décrit la situation actuelle, au 28 octobre 2016.

 

Aide d’urgence du gouvernement américain liée à la sècheresse à Madagascar

Financement américain des secours d’urgence depuis 2014

 

Année

Financement des secours d’urgence

(en millions d’USD)

2014

$784.660 

2015

$3.749.069 

2016

$32.148.651 

TOTAL

$36.682.380

 

Le travail à travers nos partenaires

Le gouvernement américain, à travers l’USAID, finance huit organisations qui fournissent une aide alimentaire d’urgence et d’autres services de secours aux régions les plus touchées par la sécheresse dans le sud de Madagascar. Voici un résumé des activités financées par l’USAID menées par chaque partenaire :

Catholic Relief Services (CRS) :

- Distribution de semences

- Intrants et outils agricoles

- Aide alimentaire vitale

- Vivres contre travail et ration de protection pour la population gravement touchée par la sécheresse

- Alimentation complémentaire pour femmes enceintes et allaitantes et enfants de moins de 5 ans

Adventist Development and Relief Agency (ADRA) :

- Aide alimentaire vitale

- Rations alimentaires supplémentaires ciblées

- Formation en nutrition et en hygiène

- Distribution de semences

- Réhabilitation des infrastructures d’eau

- Promotion de l’hygiène et stockage de l’eau potable

Programme Alimentaire Mondial (PAM):

- Transfert ciblé inconditionnel de vivres

- Alimentation complémentaire pour femmes enceintes et allaitantes et enfants de moins de 5 ans

- Traitement de la malnutrition modérée à aigüe

Land O'Lakes (LOL):

- Distribution de petit bétail

- Formation des producteurs et d’un réseau de para-vétérinaires

- Réhabilitation des points d’eau pour le bétail

Cooperative for Assistance and Relief Everywhere (CARE) :

- Aide alimentaire vitale

- Vivres contre travail et ration de protection pour la population gravement touchée par le sécheresse

- Alimentation complémentaire pour femmes enceintes et allaitantes et enfants de moins de 5 ans

- Espèces contre travail et bons d’achat

- Distribution de semences

- Réhabilitation des infrastructures d’eau

- Programmes d’épargne et crédit villageois

Action Contre la Faim (ACF):

- Réhabilitation, amélioration et construction de points d’eau

- Distribution d’accessoires pour l’hygiène

- Promotion de l’hygiène

- Appui technique aux acteurs de la santé pour la prévention, le dépistage et le traitement de la malnutrition

Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) :

- Distribution de semences, d’engrais, de petits outils agricoles

- Formation et renforcement des capacités des techniciens agricoles et des agriculteurs

- Redémarrage du groupe de production de semences locales

Fonds des nations unies pour l’enfance (UNICEF) :

- Transfert d’espèces aux mères et aux personnes soignantes qui s’occupent des enfants souffrant de malnutrition aigüe

- Dépistage et traitement de la malnutrition

- Formation du personnel de la santé en prise en charge de la malnutrition

- Réhabilitation des infrastructures d’eau

- Promotion de l’hygiène

 

L’effet El Niño

Le phénomène El Niño (un cycle climatique de l’Océan Atlantique qui influe sur les conditions climatiques dans le monde) et les effets grandissants du changement climatique aggravent l’impact de la sécheresse sur la population malagasy. Dans le sud de Madagascar, il fait plus chaud, il pleut moins et lorsqu’il tombe des pluies, elles sont irrégulières.

Une hausse des températures et un régime de précipitations moins prévisible s’allient avec les conditions de sécheresse préexistantes pour créer une des saisons des pluies les plus sèches en 35 ans, et aboutit à des pertes considérables des cultures et à une pénurie alimentaire.

La situation crée également d’autres retombées sociétales. Le manque de nutrition suffisante et l’absence d’accès à l’eau potable et à l’assainissement augmentent le nombre de maladies infantiles (diarrhée, infections respiratoires, fièvre et paludisme). L’assiduité scolaire s’en trouve affectée car les enfants sont obligés d’aller chercher de la nourriture et de l’eau auprès de sources de plus en plus lointaines.

 

Previsions de la Situation pour le sud de Madagascar
(SOURCE : Rapport FEWS NET septembre 2016)

Des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aigüe sont prévus dans le sud jusqu’à la fin de la saison maigre, en février 2017, en raison des effets de la sécheresse de l’année passée. Dans les zones les plus touchées, surtout à Tsihombe et dans certaines parties du district de Beloha, les ménages pauvres subiront un écart important de consommation, conformément à l’insécurité alimentaire phase d’urgence (IPC Phase 4). Entretemps, des situations de phase de stress (IPC phase 2) et de phase de crise (IPC phase 3) sont attendues dans d’autres régions du sud.

Le Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire ou IPC décrit la gravité des crises alimentaires. L’échelle va de la phase 1 (minime), à la phase 2 (stress), à la phase 3 (crise), à la phase 4 (urgence) et à la phase 5 (catastrophe).

 

Impacts de la sècheresse

Hiérarchie des stratégies d’adaptation

Beaucoup de familles en marge de la survie sont passées par des étapes de plus en plus désespérées pour s’adapter aux effets de la sécheresse et se trouvent aujourd’hui privées d’options. Les gens mendient, cherchent des feuilles et des fruits de cactus rouges indigestes, ou consomment les stocks de semences destinées à produire les prochaines récoltes. Les enfants sont retirés de l’école pour aider à chercher de l’argent, de la nourriture ou de l’eau et un grand nombre de gens fuient la région dans l’espoir de trouver d’autres opportunités ailleurs.

 

Retard de croissance et développement infantile

Un risque sérieux à long terme de la sécheresse est son impact sur le développement de la santé des jeunes enfants. A 49,2%, Madagascar a le taux le plus élevé de retard de croissance, ou développement infantile perturbé, à cause d’une malnutrition chronique pendant les 1.000 premiers jours de la vie.

Le retard de croissance affecte le développement physique et cognitif. Les enfants qui souffrent d’un retard de croissance sont, en général, plus petits avec un système immunitaire plus faible, les laissant plus exposés aux maladies. Par ailleurs, leur cerveau est moins développé.

 

Conclusions du rapport ipc du 12 octobre 2016

Depuis 2014, en guise de réponse, l’USAID fournit une aide alimentaire d’urgence aux familles dans les zones identifiées et considérées en grand danger, selon le dernier rapport IPC (cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire)

Selon ce rapport, plus de 840.000 personnes, ou 52% des ménages des huit régions les plus touchées, subissent de graves difficultés alimentaires et sont classées « en phase de crise » ou « en phase d’urgence » par rapport à l’impact de la sécheresse. Vingt pour cent de ces gens sont en Phase 4 ‘phase d’urgence’ de l’IPC, ce qui signifie qu’ils ont vraisemblablement perdu toutes leurs récoltes, ne disposent d’aucun animal et n’ont d’autres moyens qu’agricoles pour s’assurer un revenu. Les activités agricoles sont en déclin dans toute la région depuis 2014.

Le rapport IPC mentionne que « le niveau d’insécurité alimentaire est alarmant dans 8 districts de 3 régions du grand Sud de Madagascar et devrait se détériorer d’ici début 2017, sauf si les populations affectées sont capables de récupérer leurs moyens de subsistance et si l’accès à la nourriture et au revenu s’améliore considérablement. »

« Les causes principales de cette situation grave dans les districts les plus touchés sont les effets dévastateurs d’El Niño, notamment les faibles précipitations, qui entraînent une production agricole insuffisante au niveau des ménages (maïs, manioc et riz) et un épuisement des stocks alimentaires. La hausse du prix du riz exacerbe davantage la situation ainsi que le pouvoir d’achat des ménages affectés, dans un contexte de résilience limitée aux chocs climatiques et naturels. »

« Les perspectives de la période janvier à mars 2017 montrent que la situation pourrait se détériorer encore plus si on ne renforce pas l’aide alimentaire.

 

 

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Effets de la sécheresse sur la population